La réunion prévue au ministère de la Santé avec les trans mandatés par l’AG des trans 2010 a été annulée un jour avant, par Mme Marie-Egyptienne (Directrice de cabinet adjointe) et Mr Emmanuelli, (Conseiller santé publique, sécurité sanitaire et prévention).
Le lobbying de la SoFECT à tous les étages, y compris l’Élysée, pour remettre en cause tous les travaux en cours en est à l’origine. Il aura fallu que les représentant-e-s de l’AG pointent du doigt le conflit d’intérêt qui se profile pour qu’une remise en question des modalités des réunions actuelles ait lieu. Le travail s’en retrouve gelé le temps de rétablir le bons sens, l’impartialité qui permettra de garantir des décisions éclairée.
Depuis des années le Collectif Existrans, un collectif informel qui regroupe des membres d’associations trans diverses comme des individués, organise la marche de l’Existrans pour porter les revendications trans dans l’espace public et politique. En 2004, deux groupes du Collectif, le GAT et Act Up-Paris, avaient obtenu du Ministère de la Santé que l’ANAES fasse une étude. Ce rapport, sorti par la HAS en 2009, a établi les mauvaises pratiques et les abus de pouvoir des équipes qui s’étaient – illégalement – constituées en monopole du « transsexualisme » en France.
Et ce sont ces mêmes équipes qui aujourd’hui voudraient reprendre le dossier en ré-imposant leur archaïsme dans les Centres de Références prévus par le Ministère. Alors que les centres de références maladies rares qui servent de modèle au ministère mettent toujours les usagers au centre de leur pratique, la SoFECT n’imagine pas une seconde parler d’égale à égale à ceux en qui elle ne voit que des « patients ». Et tout se bloque, une fois de plus.
Un an après la pseudo-dépsychiatrisation de Mme Bachelot, pour les trans rien n’a avancé en France. Si autour de nous presque tous nos voisins ont assoupli les changements d’identité (et récemment les USA), en France Mme Alliot-Marie s’est fendue d’une note immédiatement bafouée par les juges, et démenti par son successeur. En France il faut toujours subir une stérilisation pour changer ses papiers. Le gouvernement Sarkozy se gargarise d’européanisme mais refuse de prendre en compte les injonctions de la circulaire sur les droits des trans de Monsieur Hammarberg, Commissaire aux droits de l’homme du conseil de l’Europe. Pesanteur des ministères ? Ou calcul cynique d’un gouvernement qui cherche davantage à satisfaire l’obscurantisme de son extrême droite que d’accorder leurs droits aux trans ?
Maintenant c’est à nous de nous battre. DÉGAGE LA SOFECT !